Une ambiance morose plane au-dessus des têtes en ce moment. Bien entretenue par des nouvelles emplies d’incertitudes, d’une bonne dose de culpabilisation, d’un déséquilibre dans les annonces biaisées : la communication ne s’intéresse qu’à ce qui ne va pas fort…

Alors évidemment, enseveli.e sous tout ce qui pèse, difficile d’être motivé.e !

Est-ce que cela en vaut la peine ? De toute façon, quoique je fasse, ça ne changera rien !

Ces deux phrases parmi d’autres ont mené une association à me demander d’animer un atelier de re-motivation. Je me suis dit que ce sujet pourrait t’intéresser toi qui me lis 🙂. Je te propose quelques pistes de réflexion.

Quand on pense motivation, parfois on pense détermination et volonté. Et si la motivation n’était pas seulement cela ?

Un petit tour du côté de l’étymologie.

Motivation vient du mot « motif », lui-même emprunté au latin « motivus » qui veut dire « mobile » et « movere » dont l’équivalent en français est mouvoir. Il signifiait en ancien français « ce qui met en mouvement ».

Quoi ? Cela voudrait dire qu’être motivé.e, c’est être en mouvement ? Être dé-motivé.e siginifierait un déficit d’actions extérieures et intérieures ?

Qu’est ce qui immobilise et dé-motive ?

Les croyances limitantes vis-à-vis de ses capacités et peut-être pire : l’appropriation des croyances limitantes des autres !

Je suis sourd.e à mon présent…

Le passé non réglé, c’est-à-dire non apaisé : il mène à avoir une vision tronquée de la réalité présente. Il est à l’origine des occasions présentées non saisies car non vues : le mental ne peut pas les intégrer !

Je suis aveugle à mon présent…

Le manque d’adaptabilité : il mène à vouloir utiliser des moyens qui ont fonctionné dans le passé mais totalement inadaptés à son présent.

Je suis épuisé.e…

Trop de « par rapport à » « et pas assez de « à partir de moi » : chaque décision prise en fonction des autres est le résultat d’une non écoute totale de ses propres aspirations. Imaginez les « il faut » et « je dois » comme autant de grosses pierres ajoutées dans un sac à dos. 😜 Où sont mes en-vies ?

Je perds ma vitalité…

La peur « non concrète » qui mène au sentiment d’impuissance : une voiture qui nous fonce dessus déclenche la peur en nous pour rester en vie.  Cette peur qui nous fait agir dans votre présent est liée à un évènement concret. Une éventualité de conflit-manque-difficulté reste virtuelle dans notre présent concret et apporte une peur basée sur… rien. Impossible d’agir puisque l’évènement n’existe pas dans notre réalité concrète.

Je suis paralysé.e…

La pression mal gérée : j’accumule mais ne dégage rien !

Je suis au bord de l’explosion…

Des résultats différents de ceux escomptés : mon mental veut et refuse de s’ajuster ou d‘attendre. Le destin, le monde et l’environnement se liguent contre moi !

Je suis victime…

Ma motivation vient toujours de l’extérieur : je confonds alors motivation et stimulation… que se passe-t-il quand la stimulation disparait ?

Je ne sais pas mobiliser ma propre énergie…

Perte de sens- de repère… je ne sais pas quoi faire ! j’ai oublié que je pouvais changer d’avis et ne pouvais pas tout faire.  Je ne choisis pas et je n’entre pas en action.

Je suis immobilisé.e… 

Tout manque de mouvement corporel mène à s’ankyloser ! Le manque de mouvements intérieurs et d’actions entrainent la perte de motivation.

L’origine de la dé-motivation mènera à des cheminements-solutions différents. Cependant toutes les clés pour « bouger » sont à l’intérieur.

Les clés

La connaissance et la conscience de soi.

Tout est dit ! A condition de se rappeler qu’aucune des deux n’est définitive ni figée mais sont bien vivantes et en expansion. Elles sont la clé d’une individualité « bien » construite, assise sur des fondations solides. Elles permettent un enracinement qui donne toute la force de s’adapter au vents qui agitent…

Et cela passe par :

L’identification de ses véritables besoins. Histoire de faire la différence entre un véritable besoin profond et un besoin conséquence de la nécessité d’évacuer la pression.

J’apprends à canaliser mon énergie pour mes choix…

Travailler ses pensées pour ne plus être dupe des scénarios virtuels.

Je vis ici et maintenant…

Découvrir son individualité et son identité : qu’est-ce qui me constitue et m’anime * ? J’apprends à m’occuper de ce qui relève de moi.

Je gagne en autonomie et en force…

Revenir dans son présent.

J’écoute …

Être observateur de soi-même pour transformer-transmuter.

Je recouvre la vue…

Être en action consciente – en mouvement (pas de façon dispersée). Je choisis où je m’investis.  

Je suis acteur.trice…

J’aligne ma vie avec mes valeurs, mes comportements, mes actions.

Je gagne en vitalité et en énergie…

Pour conclure

La connaissance et la conscience de soi ne sont limitées ni dans (ou par) le temps ni dans l’espace !

Toi qui me lis, que pourrais-tu mettre en place régulièrement ? N’oublie pas que pour marcher tu as besoin de poser un pas l’un après l’autre !

Peut-être que te mettre en mouvement en dépit de ton actualité te demandera un effort. Garde en tête que cela sera passager… l’art du mouvement est naturel ! Il est temps de replacer ta motivation dans son fonctionnement naturel.

Note tes pensées… tu seras surpris.e par leur nombre !

Choisis en conscience… en acceptant que tout n’aboutira pas selon tes souhaits mais que tu en sortiras toujours enrichi.e d’une nouvelle expérience !

Ancre les émotions porteuses et lâche prise avec celles qui te plombent… cela s’apprend !

Je te propose quelques questions à te poser en fonction des circonstances. En laissant les réponses infuser et émerger sans aller les chercher : et si je n’ai pas peur ? Et si je suis motivée ? Et si je m’aime ? Et si c’était simple ?

* Animer = anima = insuffler vie = qu’est-ce qui insuffle de la vie ?

Patricia Verneret
Coach de vie, formatrice, auteure