Les appels du cœur

Certains appels sont difficiles à ignorer car venus du tréfonds de l’être.

Ces appels ont différentes apparences :

Envie de bienveillance et de sourires

Nécessité d’autonomie

Besoin de clarté, de discernement

Idée folle que l’on peut s’épanouir sans obligation de souffrir pour y parvenir.

Et bien d’autres encore ! L’intérieur invite au changement et au nouveau…

Mais ces appels peuvent se trouver obscurcis par les passages délicats inhérents aux cycles de la vie.

 

Patricia Verneret

Comment transparait cet appel ?

Un trouble, un enthousiasme, une sorte de joie intérieure, une attirance de plus en plus forte. On ne peut plus s’empêcher de penser à une idée venue d’on ne sait où… ah si du cœur !

Et le cœur c’est le « cor » (du latin), qui signifie courage :  il permet de traverser les moments délicats avec un peu plus de sérénité.

Oups, cela signifie aussi que répondre à cet appel va demander du courage !

 

Patricia Verneret

Secousses

Dans une société qui condamne, alors que c’est elle-même qui crée les conditions propices aux frustrations, il est important de garder un regard lucide et clair. Sans complaisance et avec bienveillance.

On peut traverser des expériences difficiles voire douloureuses… cela fait partie des expériences de vie. Traverser et transformer ces expériences dans la souffrance n’est pas obligatoire.

Les appels du cœur invitent vers l’inconnu de nous-même, à explorer là où la raison souhaite ne pas s’aventurer. Là où la lassitude invite à s’arrêter et prendre du repos. Aux sauts dans le vide ou à la foi en ses capacités.

Même si l’idée suggérée par le cœur semble claire au départ : va par là. Essaie cela ! Et si ? Cela pousse au nouveau et à laisser l’ancien derrière soi.

Le regard extérieur peut venir bloquer cet élan. On peut avoir l’impression de manquer de soutien.

Ce qui peut mener à se sentir divisé ? « J’y vais – j’y vais pas » ont le même gout et la même saveur… je ne sais plus quoi faire !

Et bien souvent, rien ne se passe comme prévu ! En tous les cas, nos projections mues par l’appel initial devront se confronter à la réalité du terrain. Indépendamment de notre bonne volonté…

 

Et c’est là que surgit une division intérieure.

Car vient l’inquiétude, la difficulté à se projeter par manque de moyens ou d’objectifs réalisés. Le manque prend tellement d’espace qu’on en oublie un élément important. Ce qui manque correspond à ce qui n’est pas encore survenu, expérimenté.

Si on laisse à l’inquiétude toute la place, l’énergie se perd. Si on lui laisse une juste place, l’énergie perdure pour soutenir l’envie de se projeter dans un « à-venir » différent du passé. La force de concrétiser son projet ne faiblit pas. Sans perdre de vue que, ce qui est à venir, dépend des actes posés dans son présent.

Les problèmes rencontrés (questions légitimes concernant la survie, l’argent, la reconnaissance, la loyauté, etc.)  prennent tellement de place que, petit à petit, le lien du cœur s’étouffe dans son expression sous les couches de frustration.

Et l’appel initial devient de plus en plus sourd, enseveli sous les couches de doutes.

Il est temps de vous r- appeler à rétablir un équilibre cœur, tête, esprit, corps.

 

Connaissez-vous l’effet « Dunning Kruger* » ?

Je me suis permise d’employer un vocabulaire moins « performance » que celui initialement utilisé pour décrire cette modélisation. Je vous la propose car je la trouve intéressante quant à la description des étapes inhérentes aux nouveaux projets de vie, qu’ils soient professionnels ou personnels.

Nous sommes tous des apprenants dès lors que nous décidons d’aller vers un nouveau métier ou d’acquérir de nouvelles compétences ou de changer de façon de vivre.

Pour rappel :

Les compétences ne concernent pas seulement le savoir-faire mais aussi le savoir-être.

Dit autrement l’intérieur et l’extérieur sont tout autant concernés !

La « Montagne de la Stupidité », première étape.

À ce stade, toute personne qui débute, plus ou moins qualifiée dans un domaine, a tendance à surestimer ses compétences et ses connaissances… normal, l’enthousiasme donne des ailes ! Tout comme tomber amoureux gomme les « défauts » de l’autre.

C’est toute la différence entre

  • « Savoir » intellectuellement, qui n’est que le début d’un nouvel apprentissage.
  • Et connaissances et compétences qui sont les résultantes d’expériences concrètes et de pratiquer encore et encore.

Passer du rêve à la concrétisation demande de l’agilité…

En d’autres termes, on a l’impression de bien maîtriser son sujet alors qu’en réalité, on n’en possède qu’une compréhension superficielle… on n’est qu’au début !

Cette « surconfiance » peut être le résultat d’un manque d’expérience réelle dans le domaine choisi ou d’une incapacité à reconnaître les compétences requises… Ou des filtres posés par l’enthousiasme et l’élan de départ !

Car oui, le nouveau implique de développer des nouvelles compétences.  Ce qui demande temps, expériences et travail sur soi.

 

La « Vallée de l’Humilité » : deuxième étape

La « Vallée de l’Humilité », n’est pas toujours atteinte par toutes les personnes qui se lancent dans l’apprentissage d’une nouvelle compétence.

Cependant, certaines personnes prennent conscience de leurs lacunes et reconnaissent qu’elles ont encore beaucoup à apprendre pour développer leur connaissance dans le domaine choisi.

C’est une phase importante où l’on peut réaliser la complexité et l’étendue de la ou les compétences à acquérir.

La complexité peut être symbolisée par toute la partie immergée d’un iceberg : il paraissait beaucoup plus petit en surface !

L’écart entre les projections de départ et la réalité du terrain rendent cette étape douloureuse avec une foule de questions. Peut-être n’aurais-je pas dû me lancer dans ce projet ?

Certaines personnes ne dépasseront pas cette étape, pensant qu’elle est une voie sans issue alors qu’elle n’est que « pas-sage » !

Car personne n’échappe à ce moment de remises en question et de doutes qui revient d’ailleurs par vagues… Mais la façon de le vivre dépendra des ressources à sa disposition.

Pour un adulte, cette étape n’est pas facile ! Car il a oublié…

C’est le moment de retrouver l’attitude « des enfants » : tous les jours ils apprennent indépendamment des résultats !

Personnellement, je ne connais aucun enfant, qui dans l’apprentissage de la marche, tombe et dit : désolé les gars, mais je m’arrête là… trop difficile !

Certaines études disent qu’un enfant tombe plus de 2000 fois avant de savoir marcher !

 

Le « Plateau de la Consolidation » : dernière étape

À mesure que l’apprentissage progresse, on acquiert une évaluation plus réaliste de ses compétences. L’objectivité permet de reconnaitre ses pistes d’évolutions et ses points « intégrés » et donc devenus faciles.

Ben oui ! Car quand c’est facile, c’est que la compétence est bel et bien là ! Mais on oublie vite les difficultés rencontrées lors de l’apprentissage… Quand on sait lire, est-ce qu’on garde en mémoire toutes les étapes difficiles pour y parvenir ?

À ce stade, on peut identifier les progrès réalisés et s’auto-évaluer avec une plus grande précision, sans sur-réagir émotionnellement.

Cependant, parvenir à ce stade dépend de sa capacité à maintenir une attitude ouverte et réceptive à l’apprentissage continu.

 

Rappelez-vous !

Si vous oubliez votre élan de départ, les orages inévitables, les incidents de parcours, les hauts et les bas deviendront des obstacles insurmontables au lieu de faire partie du cycle de la vie.

Cela vous paraitra peut-être poétique, en dehors de la réalité ou perché, mais ne laissez pas la peur étouffer la voix du cœur et de l’Être tout court. Celui qui n’est que joie et abondance de vivre cette humanité pleinement et joyeusement.

Nous évoluons constamment parce que nos expériences nous font grandir. Les passages délicats font partie des passages à traverser.

« La vallée de l’Humilité » n’est pas agréable à vivre.

Pourtant, c’est celle qui nous rapproche le plus de la voie du cœur : celui qui transmute ! La vulnérabilité pousse à des sursauts de vie. Ne pas avoir de soutiens extérieurs pousse à s’appuyer sur les ressources intérieures. Les difficultés obligent à développer des nouvelles facultés.

Dans une société qui pousse à fonctionner uniquement mentalement, la communication avec le cœur se cultive.

Suivre ou ne pas suivre un appel du cœur

Voilà un choix qui relève de chacun.e. Et je me garderai bien de juger quiconque sur ce sujet.

En ce qui me concerne, ce sont des appels que j’ai décidé de suivre. Avec la peur au ventre parfois. Avec des réticences devant la montagne qui me semble énorme… ou l’étendue du vide devant moi qui me semble sans fin.

Mais à chaque fois, au bout du chemin, quels que soient les résultats de mon aventure, une énergie de vie me traverse et semble ne pas s’épuiser. Une énergie pour le vivant.

Peut-être est-elle alimentée par le choix du cœur ?

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »
Sénèque

 

Patricia Verneret
Coach de vie, formatrice, auteure

* https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger

 


 

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