J’ai coutume d’écrire sur les transformations, les changements, ce qui se passe en profondeur, l’éventail de possibles à notre portée. De toutes les actions que l’on peut mener ! Normal, c’est le cœur de mes métiers.
Cependant il est une étape que je voudrais aborder. Je ne la nie pas, mais je n’en parle peut-être pas assez.
Tu sais, ces moments de vie où quelque chose s’écroule suite à une perte quelle qu’elle soit : job, santé, décès, relation, etc. Où la douleur ressentie nous fait passer de la théorie à la pratique en un claquement de doigt.
Nous ne pouvons échapper au vécu qui se transforme à la condition d’accepter de le vivre.

Les 5 étapes du deuil
Deuil, du latin dolus : douleur
Nous avons des systèmes de protection physiologiques naturels quand nous sommes agressés par un virus par exemple. C’est la même chose psychiquement et émotionnellement.
Ce n’est pas le sujet de cet écrit, mais il me semblait important de rappeler les 5 étapes. Déni, colère, marchandage, tristesse et acceptation. Ces étapes n’ont pas été inventées mais observées et mises en mot*.
Le deuil, comme l’indique son étymologie, n’est pas une affaire seulement de mort du corps physique. Il concerne toutes les douleurs-deuils que l’on peut vivre. Car chaque passage ou changement demande à la fois à laisser derrière nous certains éléments et à poursuivre notre route vers l’inconnu.
Oui. Nous oublions bien souvent que ces étapes ne sont pas affaire de compréhension ou de connaissance, mais de vécu. Elles sont le processus qui permet de transformer et de traverser les moments difficiles. Tant avec nous-mêmes que dans nos relationnels et l’image que nous avons de ceux qui nous entourent.
L’acceptation à ne pas confondre avec être d’accord, est l’ultime étape tandis que nous pouvons faire des serpentins avec les autres. Elle est celle qui permet de revenir vivre dans son présent. Ce qui implique de ressentir ! Tout ce que nous refusons dès lors que ça fait mal…

Les émotions qui font mal
C’est profondément humain : qui ne souhaite pas éviter celles qui font mal ?
Vouloir les fuir, les étouffer… nous arrêtons de respirer ! N’importe quelle stratégie inconsciente est alors la bienvenue ! Mais la stratégie n’est pas le processus naturel.
Se jeter dans l’action à corps perdu. Éviter le sujet. Fuir dans l’alcool ou les drogues. Anesthésier avec les médicaments. Se scarifier c’est-à-dire remplacer une douleur psychique et émotionnelle par une douleur physique. S’épuiser pour oublier. S’abrutir dans des « choses » sans intérêt. Tenter de se perdre dans ce qui nous est totalement indifférent. Tiens… même s’engueuler pour que la colère déloge l’émotion insupportable !
Tout doit être fait pour retrouver un semblant de maitrise sur la vie qui semble s’échapper. Pour l’empêcher de suivre son cours. Pour éviter de ressentir jusqu’à ce que la magie du temps ait fait son travail.
Mais on le vit comme : j’attends que ça passe ! Car dans les faits, en entrant en résistance, on arrête le cours du temps… à l’étape de ce qui fait mal.
Tout cela n’apporte pas la sérénité au bout du chemin mais une illusion. Et ces émotions que l’on a refusé d’accueillir de peur de se perdre en elles, attendent patiemment le moment de resurgir encore plus fortes, à l’orée d’un nouvel évènement qui viendra les faire résonner. Plus fort.

Le corps prend le relais
Cela peut prendre du temps avant qu’elles ne ressurgissent… des années parfois. Mais aujourd’hui où le monde est agité et semble se vivre seulement dans les oppositions, nos émotions deviennent difficilement « étouffables » ! Elles sont sur-chargées…
Alors les temps d’accalmie semblent se raccourcir, nous obligeant à les regarder. A apprendre à les vivre autrement. A les voir comme un élan de vie intérieur qui va nettoyer le passé, les karmas, les traumas. Les nettoyer pour apprendre à avancer avec. Pas les effacer, mais les intégrer. Les diluer jusqu’à ce qu’elles deviennent des forces racinaires pour nos défis futurs.
Si nous entrons en résistance, le corps prend le relais des émotions en miroir au refus de vivre.
Petites ou grandes douleurs diverses et variées. Les boyaux se tordent. Le squelette se fige. Le sommeil s’absente. Le stress brûle. Exéma ou autres signes apparaissent. Des petits signes qui peuvent, s’ils ne sont pas écoutés, dégénérer pour se faire entendre.
J’en appelle à la douceur
Quand je ne veux pas ressentir. Pour m’aider, non pas à survivre à ce moment inconfortable, mais à le vivre.
Pour pouvoir me dire : c’est pas grave si je ne me sens pas à la hauteur. Si je réagis au lieu d’agir. Si je culpabilise.
Je t’appelle
Si mon exigence envers moi-même se fait trop pressante. Si mon besoin de paraitre aller bien m’éloigne de mon présent douloureux à vivre.
Devant mon ignorance, mes résistances, mon sentiment d’impuissance : tellement encore d’émotions qui déferlent !
Devant ma colère à n’avoir toujours pas compris. De m’en vouloir de ne pas parvenir à passer à la suite.
Quand je pense : j’aurais dû-pu faire autrement ! Que je fais des allers-retours incessants jusqu’à avoir la tête et le cœur qui tournent jusqu’à la nausée.
J’en appelle à la douceur pour m’aider à changer mes stratégies passées : celle de l’évitement qui m’aidait à m’extraire de ce présent refusé.
Pour qu’elle accompagne mes larmes libératrices. Qu’elle me r-appelle à la grâce de tous ces moments merveilleux. Passés et à venir.
La douceur m’apporte la patience. Ainsi, je peux m’accorder de prendre le temps nécessaire et revenir dans mon tempo personnel.
Elle me donne la force de traverser ces mers agitées.

La douceur ouvre
La douceur ouvre les portes qui donnent accès à nous-mêmes. Elle facilite la visite des failles et des fragilités.
Je fais comme je peux à chaque instant et c’est juste.
Je me souviens que c’est l’amour qui nous lie, pas la souffrance.
Je n’entre pas dans la valse des contradictions mais laisse infuser mes oppositions. Jusqu’à ce que le torrent de mes émotions devienne un fleuve tranquille agréable à traverser.
Au fond du puits qui se donnait l’apparence d’un gouffre, je trouve une issue et le calme après la tempête. Je suis nettoyée. De quoi ? je ne sais pas.
Car cela s’est joué bien au-delà de ce que mon mental peut saisir. Naturellement, intégralement.
Et, au lieu de me fermer pour « penser » mes blessures. D’emprisonner pour croire que je contrôle.
Au lieu de compenser, comme je l’ai fait tant de fois auparavant, petit à petit, je dénoue jusqu’à la résolution. Non pas d’un problème. Juste de « moi-m’aime ».
Toi qui lis, me vient alors une chanson et cet extrait en particulier pour l’imager.
**Ce sera à nous dès ce soir
À nous de le vouloir
Faire que l’amour qu’on aura partagé
Nous donne l’envie d’aimer

Et alors
Et alors, je me reconnecte à la vie en moi qui n’a jamais cessé de m’épauler.
Je ne la fuis plus quand elle me propose des évènements que je refuse. Je les regarde en face et me lance avec douceur dans cet inconnu de moi-même. Avec le plus de simplicité et de confiance que je peux à cet instant.
Alors, la vie qui avait perdu ses couleurs resplendit à nouveau. Mon regard, qui refusait le soleil, l’avait décolorée.
J’en appelle à la douceur pour m’épauler et me soutenir dans les mers agitées.

Si un jour tu te trouves à devoir traverser tes propres mers agitées, campe-toi au bord de tes précipices intérieurs et appelle la douceur à la rescousse !
Elle te donnera les ailes nécessaires à ce voyage. Celles qui à la fois te portent et te trans-portent.


Patricia Verneret
Coach de vie, formatrice, auteure
*Il existe une foule d’accompagnements qui permettent de vivre ces étapes en se sentant soutenu dans tous ses passages. Certains sont dédiés spécifiquement à certains de ses aspects d’autres se veulent holistiques
**L’envie d’aimer de la comédie musicale les 10 commandements
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