Tout un cheminement
Dans cet article, aucune vérité absolue. Des propositions d’angles de vue pour réfléchir autrement et ouvrir de nouvelles perspectives. Il est dédié aux personnes qui décident de suivre une voie différente de celle qui leur semblait toute tracée…
Nous sommes passés d’une société :
Où les descendants devaient reprendre le flambeau de leurs ancêtres : mêmes métiers, mêmes études, mêmes parcours. Où, parfois, les injonctions inconscientes étaient de ne pas avoir d’ambition plus « grande » que leurs ainés.
A une société où tout est à la portée de tous (si, si). Nous avons du choix !
Cependant, n’oublions pas qu’avoir le choix implique aussi d’avoir plus de discernement et de savoir interroger ses besoins profonds pour éviter de se disperser.
De la sécurité contextuelle vers le sentiment de sécurité intérieur
Avoir la sécurité de l’emploi, le sentiment d’appartenir à un clan, viennent combler la dynamique liée à la survie. Celle-ci a totalement sa place dans un contexte où l’on risque réellement de perdre la vie.
Elle devient inappropriée lorsque, par exemple, choisir un métier est possible ! N’étant pas à sa place, elle peut conduire à l’apathie ou la désillusion. C’est pourquoi il est important d’aligner ses choix avec ses besoins profonds sans brûler les étapes.
La survie n’implique pas la notion de joie, de plaisir ou de désir. Le choix, oui… c’est un changement de paradigme, un véritable défi ! Choisir va aussi demander d’interroger ses ressentis, son instinct et son intuition.
Tout un cheminement que de se connecter à ses ressentis sans être r-attrapé.e par la peur liée à la survie.
Le temps d’intégration
L’instantanéité accrue et recherchée par notre société met la pression… replaçons-nous dans nos contextes relatifs !
On trouve sur internet foison :
De succès ou de transformations rapides ! On oublie que ceux-ci redescendent parfois aussi vite qu’ils sont montés ! (1)
De personnes qui hypnotisent les foules avec un chiffre d’affaires qui sent le succès
De personnes qui connaissent la potion magique pour vivre « mieux » en un week-end !
Le défi d’une activité professionnelle, d’un couple, d’une relation (etc.) qui perdurent dans le temps, est intrinsèquement lié à des expériences heureuses et d’autres moins agréables. Suivies de choix. Suivies d’expériences. Suivies d’ajustements, de nouveaux choix, etc.
Ce qui implique de passer à l’acte en faisant des pauses régulièrement pour se recentrer et décider.
Avec la prise de conscience que de nombreux défis seront à relever. En lien avec l’environnement humain qui ne réagit pas comme on l’avait anticipé. En lien avec le contexte : il va falloir chercher les contextes qui seront bénéfiques à notre évolution et tourner le dos à ceux qui ne le seront pas !
Nous interagissons avec le monde et le monde interagit avec nous. L’harmonie va nécessiter quelques essais…
Tout un cheminement que de voir le temps comme un espace d’essais pour consolider ses choix.
Confiance en la vie et en ses choix
Transformer l’impression de subir nécessite d’aller chercher ses responsabilités (et non sa culpabilité). Faire des réajustements quand cela ne fonctionne pas demande une grande conscience de Soi pour éviter les (auto)jugements. Choisir une voie plutôt qu’une autre, renvoie à mesurer les conséquences de nos choix. On ne peut accuser personne !
Le défi d’expérimentation vient titiller la notion du droit à l’erreur. Si l’échec n’est pas une punition et si la réussite n’est pas une récompense… alors l’erreur devient expérience naturelle ! On peut apprendre de nos expériences et grandir.
Se croire limité.e n’implique pas de manquer de liberté… c’est le défi de la liberté que de vivre dans un contexte limitant !
Tout un cheminement que de se retrouver en phase d’apprentissage régulièrement.
De la validation par le succès vers la validation
personnelle intérieure
Si nos choix de vie précédents correspondaient à ce que notre clan (statut social, attentes familiales, réparations ancestrales) autorisait, il y a inconsciemment une recherche d’approbation.
Choisir un métier nouveau (par exemple) tant socialement que familialement parlant, fait faire un pas de côté. Oser revendiquer l’épanouissement en est aussi un autre.
On passe d’une valeur professionnelle validée par un salaire ou un statut, à quoi… ? Si c’est la validation par le nombre de « réussites » ou par le montant de son chiffre d’affaires, c’est la même chose !
Aller vers un environnement par affinité et choix conscient implique un sentiment d’épanouissement et le plaisir à vivre ce que l’on aime. Cela ne signifie pas qu’on fait abstraction de l’aspect financier lié à la matérialité… cela veut dire que le sentiment d’être à sa place et d’avoir fait le « bon » choix n’en dépend pas.
On passe de la validation par l’extérieur à la validation intérieure : se rassurer seul.e… se ré-assurer seul.e. Un véritable défi !
Tout un cheminement que de se reconnaitre sans passer par une validation extérieure.
Du groupe pyramidal …
Avoir et poser des choix dans un métier plaisir ou encore choisir une voie incompréhensible par son entourage, sort du système pyramidal : on passe d’un emploi ou d’un statut social avec hiérarchie à un métier ou un relationnel où l’on va à la rencontre des autres par affinité. On passe de la force donnée par le nombre de personnes constituant le groupe vers une force intérieure consciente des interactions nécessaires à son expansion.
« Se comparer » sera un piège qui ramène dans le système pyramidal. Car celui-ci peut donner une illusion de protection.
Décider d’oser sortir d’une voie toute tracée par les personnes qui nous ont précédé, rebat les cartes de sa vie et de son relationnel. Sortir de la dynamique ancienne de groupe peut donner une impression de solitude ou de manquer de stimulations.
L’identité de groupe s’effondre pour laisser la place à une identité personnelle. Le défi est d’oser sa singularité et sa différence mais pas en mode opposition.
Tout un cheminement que d’aller vers l’affirmation.
… Au groupe collectif
On peut changer de voie mais aucune obligation de s’isoler pour cela. Des nouvelles rencontres sont à venir mais il faudra les rechercher : associations ou cercles amicaux par exemple.
Cependant, attention de ne pas chercher à rejouer le groupe pyramidal où l’identité de l’individu s’efface au profit de celui ou celle tout en haut de la pyramide. De sortir de l’envie d’y trouver protections, solutions, stimulations et validations. Ce qui entrerait en contradiction avec l’autonomie que l’on vient éprouver…
C’est le défi du système neuronal : fonctionner en réseau (différent du bien connu « avoir un réseau »). Chacun.e apporte ses compétences et sa singularité et s’appuie sur le collectif pour les exprimer et les développer. Et vice versa !
Une personne partage son évolution avec le collectif auprès duquel elle trouve un soutien et des ressources. Le collectif grandit par l’harmonie entre les différentes individualités sans tenter de les écraser. Chaque individualité est une ressource à part entière.
Tout un cheminement que de choisir d’appartenir à un groupe sans se sentir dépossédé.e de sa singularité.
Garder le feu qui nous anime
Allumer un feu ne suffit pas. Il va falloir l’alimenter, en prendre soin.
Bien souvent, nous avons été attirés par ce qui nous nourrit. Par l’espace de liberté qui s’ouvre quand on trouve le courage (le cœur) de suivre sa voie. Ce qui donne des ailes !
C’est l’étincelle. Comment la faire grandir ?
Nous avons bien souvent évolué intérieurement. Nous pensions que poser un choix en se replaçant au centre de sa vie, serait la phase la plus difficile à traverser. Nous n’avons pas soupçonné qu’une fois ce défi relevé, un autre suivrait !
Vient le moment du marathon : maintenir ce choix dans la durée va nous mettre en face de nos contradictions, paradoxes, de notre impatience. Et la notion de performance tant plébiscitée va s’en trouver écornée… Il va falloir trouver une autre dynamique.
La vie est faite de cycles et l’endurance inhérente au long terme va prendre l’apparence de contraintes. Ne garder en mémoire seulement ces dernières, revient à renier son choix.
Quelle matière pour alimenter le feu ?
Nous avons confiance en les capacités de nos amis, mentors, personnes inspirantes archétypales (2) à trouver leurs propres solutions. Quid de la confiance en « nous-m’aime » ?
Nous pouvons alors aller au-delà de nos manques pour trouver nos véritables besoins. Nous avons les ressources pour relever nos propres défis ! Et celles que nous n’avons pas encore, nous pouvons les développer…
C’est la réserve de bois…
Changement de paradigme
Et si tous ces défis étaient également ceux de notre époque ? (3) Autant dire qu’ils vont nécessiter du temps.
Parfois on se lasse de semer… c’est parce qu’on a oublié que semer c’était s’aimer ! « Tout un cheminement » ne se parcourt pas en un jour.
Vivons cela avec douceur et indulgence : choisir pousse aux changements de paradigme !
Avancer sur notre chemin en indépendance et par choix, renvoie à l’image que l’on peut avoir de soi. Et surtout à l’Être qui patiente derrière les masques de nos apparences. C’est un chemin d’évolution. Et aucune évolution n’est linéaire.
C’est un changement de repères et l’effondrement de certains systèmes intérieurs. Pas facile… mais une foule de professionnels de l’accompagnement (4) peuvent faciliter les passages si le besoin s’en fait sentir !
Nous avons des ressources intérieures et extérieures pour débroussailler notre chemin. Des nouveaux systèmes nous attendent.
Relevons nos manches. Le choix nous est donné de relever nos défis laborieusement ou joyeusement.
Patricia Verneret
Coach de vie, formatrice, auteure
- Je vous invite à regarder l’émission « Un dimanche à la campagne ». Des personnes connues et ayant du succès aujourd’hui, racontent leurs parcours sinueux. Inspirant et intéressant !
- Archétype : symbole primitif, universel, appartenant à l’inconscient collectif. Une personne qui « réussit » peut devenir un archétype. Un membre de la famille admiré peut aussi le devenir à l’échelle d’une famille.
- Suggestion de lecture : « Parler le langage de l’univers » Carine et Christophe Allain
- Pourquoi « accompagnement » ? Parce que dans la déontologie de l’accompagnement, quelle que soit la forme qu’il prend, l’autonomie de la personne est totalement respectée. La confiance en ses capacités à trouver ses solutions est la pierre angulaire de la relation.
