Zone d’un-confort
Et si on cessait de fuir face à tout ce qui dérange ?
Parce que, dans cette recherche quasi frénétique du bien-être et du bonheur où l’on joue le jeu du négatif et du positif, on en oublie un processus naturel, une étape : l’inconfort. Il est le signal qui pousse à changer et donc à évoluer ! Les rencontres dérangeantes qui remettent en question (dans le sens de questionner où ça fait mal) sont le miroir de ce qui ne demande qu’à guérir ou qui poussent à renforcer notre choix d’être…
L’inconfort n’implique de la souffrance seulement si l’on résiste à ce mouvement profond intérieur qui dit : bouge !
Ou bien si l’on résiste à ces forces vécues comme des perturbations intérieures : les émotions (émotion = e motio : mouvement qui vient de) qui ne demandent qu’à traverser et non à rester. Le moment peut être désagréable à vivre, mais il n’y a pas d’obligation de s’en-têter* (tête/mental égotique) dans une résistance au changement jusqu’à la souffrance !
Et il semble que la durée du processus va dépendre de la maitrise de soi et non de son contrôle, de sa capacité à vivre « simplement » (sans alimenter ni amplifier) ces moments- émotions- processus. Comment ? En les écoutant, en les observant, en posant des actes dans la direction qu’ils suggèrent…
L’inconfort est le signe qui annonce : « Un changement est en route ! »
Tout sera alors mis en œuvre pour sortir de ces moments désagréables à vivre et retrouver un équilibre. Tout poussera à chercher un autre chemin, un « comment ?», un choix d’un soi plus en harmonie.
Histoire d’approfondir ce changement de regard sur l’in-confort*, revisitons ce qui fait peur, met à mal et est désagréable à traverser…
Les doutes : ils deviennent des interrogations subtiles et pertinentes sur la « justesse » de ce qui se vit ici et maintenant.
Le mal-être : il devient l’être qui se fait entendre jusqu’au corps et pousse à chercher un nouvel équilibre. L’ancien n’est ni à juger ni à renier. Il n’est plus d’actualité. L’être fait mal parce qu’on empêche la vie présente de circuler. C’est la vie curieuse et joyeuse bridée qui provoque des embouteillages dans l’être jusqu’à la douleur. Le corps sature de toute cette force de vie intérieure inexprimée.
Le deuil d’une situation ou d’une personne : il devient un pas-sage qui pousse à se délester, à faire le ménage dans ses croyances, à lâcher avec ce qui n’est plus, pour repartir tout neuf vers un « autre chose ».
Les émotions dites négatives (peur/colère etc.) : elles deviennent des signaux d’alerte et des moteurs pour trouver la force et la volonté de franchir un pas qui mènera dans l’inconnu.
La fatigue, le manque d’énergie : ils deviennent le signe qu’il est temps de se poser pour revenir en soi et écouter.
Mais attention ! Si l’on tombe-reste dans ce processus, cela signifie que le mental oppose subtilement des résistances au changement pour « se la ramener » sur le devant de la scène et crier : « Tu vois ! Je te l’avais dit ! C’est pas possible, tu es né comme cela, tu resteras comme cela… »
Doit-on lutter, passer en force ou peut-on faire autrement ?
Et si on regardait son mental avec un sourire en acceptant ses peurs et en le calmant avec une douceur distillée par un « laisser le temps au temps », par l’acceptation que ce changement prendra le temps qu’il lui faudra indépendamment de notre impatience à le dépasser ?
Après tout, sur quoi se base concrètement cette supposition qui raconte que cela se passera comme ceci ou comme cela, dans le rôle de la victime dans le pire des scénarios ?
J’attends…
Quoi ? Rien de concret, de factuel ?
Alors on dirait bien que c’est « l’idée qu’on s’en fait » qui fait peur…
Quoi ? Ça veut donc dire qu’on ne sait pas réellement ce qu’il va se passer ?
Alors cessons de faire des suppositions et allons-y pour voir… Ne pas savoir ouvre tous les possibles !
Et si l’on cessait d’aller à contre-courant de son intérieur qui sait mieux que personne ce qui est juste pour lui sans le paralyser par un jugement ou une idée pré-conçue* du chemin à emprunter ?
Car, finalement, où mène ce processus ? A une nouvelle étape dans son cheminement, à un grand nettoyage de bagages attachés par de lourdes chaines et dont le contenu n’est plus utile, à plus de légèreté d’être.
Et si l’un-confort* était un moyen de nous pousser à emprunter le chemin qui mène à un soi plus unifié et cohérent ? Le confort du « un », du sentiment d’être à sa juste place ; le « un » de la joie de la légèreté de la vie quand on va dans son sens ; le « un » de la cohérence intérieure, où la lutte, conséquence du « mais », cède le pas à l’évidence du « oui à la vie ».
Et si l’on cessait d’extrapoler ? Ce qui apparait comme « négatif » dans l’instant peut s’avérer être une chance énorme par la suite et vice versa.
Et si l’on accueillait ce qui dérange ? Ce peut être une porte pour sortir d’une routine sclérosante.
Et si l’on se faisait confiance ?
Patricia VERNERET
Coach de vie, formatrice, auteure
*Ces orthographes différentes sont volontaires. .. pour voir ces mots autrement et limiter leurs interprétations routinières par le mental…