Les portes sont déjà ouvertes… 2
Voici un 2ème opus pour s’intéresser à la sagesse populaire, s’amuser à bouger les angles de vue, et, comme je l’ai souligné dans le numéro 1 : et s’il était judicieux de les vivre au 1er degré ?
« On ne peut pas être et avoir été »
Qui n’a pas déjà entendu cette expression ?
Mais voyez comme elle est utilisée ! Elle est souvent employée pour sous-entendre des choses aussi sympathiques que : bah oui ! Ta beauté, ta jeunesse, ta force, ta réactivité etc. appartiennent au passé… Fais-toi une raison ! Avec le petit soupir en coin satisfait ou dépité soulignant la fatalité qui s’abat sur chacun…
C’est la vie ! Personne n’y échappe… La vie est triste n’est-ce pas ? On ne peut pas être et avoir été… Il y a une justice dans ce monde : personne n’y échappe.
Je vous propose un angle de vue un peu différent.
Et si cette phase était la sagesse qui nous rappelle que le passé n’est plus… version bonne nouvelle !
Entre hier et aujourd’hui, j’ai évolué. Si une situation semble se répéter, je peux changer ma façon de l’aborder et d’y réagir, car ma précédente expérience m’a déjà montré ce qui ne fonctionnait pas ! Ce qui changera à coup sûr son dénouement.
Peut-être n’ai-je pas eu droit à toute l’affection que j’aurais aimé avoir de la part de mes parents, parce qu’eux-mêmes portaient leur propre histoire. Aujourd’hui adulte, j’ai compris par mes erreurs que rien n’est tout blanc ou tout noir et je peux choisir de me voir autrement qu’eux m’ont vu. Au lieu de croire que je ne suis pas « équipé(e) » pour la douceur-la bienveillance- l’intelligence- le bonheur, je peux laisser ce passé derrière moi et commencer à cultiver ces qualités en moi jusqu’à les manifester ! Même si les premiers temps, cela me semblera peu naturel…
Je bouge plus lentement aujourd’hui, ce qui m’apprend à être ici et maintenant et me défie de savoir profiter de la vie.
Mon corps fonctionne différemment d’hier et là où je « passais » en force autrefois, aujourd’hui je me respecte et écoute ce qui est juste pour moi sans me préoccuper de ce qui parait juste pour l’autre. Et un nouvel équilibre s’installe plus respectueux de soi, débarrassé de l’orgueil qui poussait à faire toujours plus.
Et si je perdais certaines capacités, parce que j’ai cessé de croire en moi depuis longtemps ? Parce que j’ai perdu mon esprit critique en tenant pour vraies des phrases commençant par « cela ne se fait pas» ou « ce n’est plus de mon âge ».
Le problème ne vient pas tant de ne plus être ceci ou cela, mais de comment je profite de qui je suis aujourd’hui, une fois que j’ai cessé de me lamenter sur ce que j’étais hier.
La vie peut être merveilleuse à se lever chaque matin sans imaginer le pire ou le meilleur à travers les lunettes du passé. Juste un esprit ouvert qui dirait : que vais-je découvrir sur moi aujourd’hui ? Quelle personne ai-je envie d’être ?
On ne peut pas être et avoir été… en même temps !
Si je préfère revivre mon être « passé » (plus exactement son fantôme), je ne peux vivre mes possibles d’aujourd’hui. Si je me vis aujourd’hui, cela n’efface pas mes accomplissements, mais je continue d’en vivre des nouveaux, sans écartèlement entre deux lignes temporelles incompatibles.
Et si être ou ne pas être, était la vraie question à se poser ?
Dans le mot « être », il n’y a ni futur ni passé. Il n’y a pas de faire ni de paraitre, de projection ni de nostalgie. Il y a un temps qui peut s’inventer ou se réinventer sans cesse. Les connaissances existent mais n’entravent pas le nouveau. On peut tourner en rond dans les mêmes données fantômes ou oser un chemin inédit qui enrichira la base de données.
Nous sommes des « êtres humains » et on dirait que la folie du mental égotique nous a brouillé la vue…
Chaque journée peut être perdue ou être une nouvelle occasion.
Le point de vue n’est pas agréable ? Changez d’angle de vue…