Le pouvoir
Le pouvoir… je n’aime pas ce mot car il a été galvaudé. Dans notre société, il sous-entend le pouvoir sur quelqu’un, sur quelque chose. J’aime pas ! Ma liberté se sent menacée.
Et pourtant… qu’est-ce qui fait peur dans ce mot ? La responsabilité qui va avec ? Le fait d’avoir le choix ? D’être libre d’être qui on veut ? L’équilibre délicat à trouver entre épanouissement personnel et égocentrisme dictatorial ? 😮
Par curiosité, quel était son sens 1er ? Le pouvoir est un mélange de trois notions : « auctoritas » (concept abstrait) le « pouvoir en soi » ; « potentia » le potentiel du pouvoir ; « potestas » l’application directe et concrète. « Avoir la force, la possibilité de. Il est la faculté qui met quelqu’un en état de faire quelque chose »
Le pouvoir, c’est une force intérieure ! 💡
Et si le pouvoir était juste la prise de conscience de sa liberté ? Ouh ça fait peur non ? Parce que si je suis libre, qu’est-ce que cela implique pour mes choix, mes non-choix, mes envies ?
Ma vie telle que je l’ai toujours connue va en être bouleversée… Certes, c’est plus facile quand je n’ai pas de pouvoir, mais qu’est-ce que c’est sclérosant ! Cela conduit à des croyances limitantes sur soi, donc sur les autres, donc sur le monde… et ma vie se remplit de règles, d’interdits et d’interdiction de jouir de la vie.
Si je suis libre, cela veut dire que j’ai laissé faire-venir ce que je n’aime pas dans ma vie ! Je ne peux alors rendre personne d’autre que moi responsable… Et alors vient le temps de la culpabilité : « j’aurais pu, mais je ne l’ai pas fait ».
Lâchons-la ! Laissons-la aux dogmes de tout bord !
Qu’importe hier. Ça, c’est l’affaire du mental qui compare. Une croyance sur soi appartient déjà au passé puisqu’elle est la conclusion-idée sur soi que l’on retire d’un vécu. Ni le présent ni le futur n’y ont leur place. Si aujourd’hui ressemble à hier, c’est parce que nous renouvelons nos choix encore et encore (les non-choix sont des choix, ceux dictés par l’inconscient aussi) …
Peut-être hier, vous êtes-vous retrouvé(e) dans le genre de situation où on entend « tu ne sais pas chanter-dessiner-jouer » ou « tu feras ceci, car je sais ce qui est bon pour toi » par une personne qui a abusé de son influence ( parent, enseignant, thérapeute, institutions, managers, ami(e) etc.) Vous avez pris leurs avis (qui ne reflètent que leur propre parcours et leurs visions du monde) pour votre réalité ! Mais la vérité, c’est que vous n’avez pas été écouté(e), on ne vous a pas laissé vous exprimer, on a coupé votre mode d’expression. Ne leur en voulez pas : ils n’ont fait que reproduire ce qu’on leur a fait subir. C’est leur cul de la dinde et le vôtre.
Mais ça, c’était hier.
L’important c’est que vous choisissiez pour vous-même aujourd’hui.
Hier, vous ne saviez pas. Aujourd’hui, c’est différent, une prise de conscience voit le jour. Qu’allez-vous faire de cette liberté et de ce pouvoir?
Plutôt que de se flageller sur le passé qui ne peut être changé, et si nous nous disions plutôt qu’à partir d’aujourd’hui, nous reprenons le pouvoir avec toute la responsabilité qui en découle. Reprendre le pouvoir de sa vie : la liberté de choix, d’être qui on a envie d’être, de sortir de tous les carcans sociétaux, culturels et familiaux, de ses croyances limitantes. Retrouver le pouvoir dans sa vie… pas sur sa vie, avec les autres… pas au détriment des autres.
C’est sûr, c’est plus facile de demander à X ou Y qui nous sommes, ce dont nous sommes capables… plus facile en théorie, car au bout d’un temps, que se passe-t-il ? Nous nous retrouvons enfermés dans un personnage qui n’est pas/plus soi.
Et si tous les problèmes relationnels venaient de l’inconscience de son propre pouvoir ?
Alors que fait-on ? On va le chercher dans-chez l’autre, par l’affrontement ou la soumission. C’est juste une façon d’aller chercher à l’extérieur ce qui est déjà là, pour mieux le voir dans un miroir avec une loupe grossissante.
Comme nous avons laissé nos choix aux autres, nous ne savons plus faire et c’est la panique ! Le mental-égo imagine le pire et pousse à fuir : tu n’as pas cette capacité-force ! Mais il ne montre qu’une illusion, un fantôme qui fait peur, un monstre qui garde l’entrée du chemin, une image d’un parcours semé d’embûches et d’un paysage de désolations. Sauf que, de près, quand on se décide à aller à sa rencontre, le masque du démon tombe pour faire la place à un joyeux lutin : il s’avère que le chemin est plutôt plaisant, même s’il n’y a aucun guide ! Quelle joie que de redécouvrir le plaisir de l’inconnu et de visiter des paysages inexplorés de soi-même… Ou plutôt d’utiliser son potentiel de naissance qui avait été bridé !
Retrouver son pouvoir intérieur permet de ne pas vampiriser celui d’un autre.
Allons-y, ne serait- ce que pour se construire un monde où il fait bon vivre. Réhabilitons notre pouvoir ou notre puissance : rêver sa vie, puis l’inventer, puis la créer, puis faire des choix, puis poser des actes qui permettront de la réaliser dans la matière et rire-se réjouir de l’expérience.