Laisse-toi du temps !
L’instantanéité accrue et recherchée par notre société met la pression.
On trouve sur internet foison :
De succès rapides : on oublie que ceux-ci disparaissent parfois tout aussi rapidement !
De personnes qui hypnotisent les foules avec une réussite matérielle avec un chiffre d’affaires qui sent le succès… et qui te proposent de booster tes revenus en 3 mois ! Ou une réussite « spirituelle » ou dans le domaine du bien-être et qui semblent détenir les clés du bien-être de tous.
De témoignages qui racontent leur méthode pour perdre du poids, se remettre au sport, se remettre d’un deuil, etc.
Quand un succès mesuré au nombre de personnes qui achètent (livres, conférence, films, etc.) s’affole vers le haut, on en oublie assez souvent le cheminement qui a précédé.
Alors on compare. On se compare. En omettant de regarder ce qui s’est passé pour ces personnes avant ou après leurs succès. Comme cela, l’histoire reste belle sans aucun inconvénient ni obstacles posés sur leurs chemins. Quelle chance ils ont eu ! On peut se flageller à loisir de n’avoir pas réussi comme eux. Aussi rapidement. Encouragé.e en cela par de jolies images instantanées qui ne révèlent qu’un pan de la réalité
Et si on se replaçait dans nos contextes relatifs : chacun ses défis !
Le défi de construire ou de passer à autre chose ; le défi d’être en solo, ou à 2 ou 3 ou…
Le défi d’apprendre à tout âge.
Le défi d’une activité professionnelle nouvelle qu’on veut faire perdurer dans le temps.
Le défi demandé par un changement demande des pauses pour l’introspection. Si j’accepte cela , je n’aurai pas besoin de pauses forcées (dé-pressions, burn-out, etc.) pour me permettre d’intégrer…
Tous les défis sont automatiquement liés à des expériences heureuses et d’autres moins agréables. Suivies de choix. Suivies d’expériences. Suivies d’ajustements, de nouveaux choix, etc.
Ce qui implique de passer à l’acte en faisant des pauses régulièrement pour se recentrer et décider. Avec la prise de conscience que de nombreux autres défis seront relevés pendant ce processus.
En lien avec l’environnement humain qui ne réagit pas comme on l’avait anticipé.
En lien avec le contexte : il va falloir aller chercher les contextes qui seront bénéfiques et tourner le dos à ceux qui ne le seront pas !
En lien avec notre Moi présent.
Nous interagissons avec le monde et le monde interagit avec nous. L’harmonie va nécessiter quelques essais…
Le temps d’intégration
Un exemple pour imager mon propos :
« A » vient se former à la communication non violente. Tout ce qui est dit lui parle ! Son âme est touchée par cette façon de communiquer. Durant un week-end, il baigne dedans, entouré de personnes comme lui, dans la même recherche.
Les exercices proposés l’enchantent, les jeux de rôle l’aident à pratiquer.
Puis il rentre chez lui. Encore porté par l’énergie de toute cette bienveillance, ses prises de conscience.
Quelques semaines passent. Et lors d’un repas en famille, avec des personnes qui lui sont chères, le ton monte et la « communication non violente » s’envole.
Rien d’anormal ! Mettre en pratique dans un environnement porteur et facilitateur est plus facile que dans un contexte vécu comme hostile. Comprendre et adhérer mentalement n’est que le début d’un changement. Digérer les informations ou les enseignements reçus est une autre étape.
Intégrer signifie que le passage à l’acte est devenu une évidence quelles que soient les circonstances. Que celles-ci facilitent ou pas !
Et cela demande du temps…
Toujours plus de défis !
Nous évoluons sans cesse. Et dans un monde en crise, les défis à relever vont être encore plus nombreux.
Mais nombreux ne signifie pas qu’ils doivent tous être relevés en même temps. Ni qu’ils sont les mêmes pour tous ! Ils sont même très importants en termes de « profondeur ». Ce sont des changements de paradigme qui sont lancés à notre époque.
On voit bien que nos compensations ne suffisent plus…* Et il ne s’agirait pas de décompenser !
Toi qui lis cet article, tu peux comparer cela à la Nature et en particulier à un arbre. A l’équilibre qu’il lui faut trouver entre développer son enracinement et pousser vers le ciel.
Nous savons aujourd’hui que ce qui est sous terre est bien plus important que ce que l’homme est capable de voir de l’arbre.
Nous passons un cap quand nous sommes prêts… pas avant ! Sur notre chemin, nous rencontrons des personnes qui vont faciliter, mettre en lumière, consolider, mettre à l’épreuve (etc.), mais c’est nous qui marchons.
