La cohérence
« La franchise n’est pas de dire ce qu’on pense, mais de penser ce qu’on dit » Coluche
Quelle phrase intéressante… Elle met en avant la différence entre son intérieur et ses apparences. Je vais me permettre d’ajouter de l’huile sur le feu : et si on regardait aussi les actes ? Sont-ils en adéquation avec ce que l’on clame ? Et si l’on jouait la carte de la cohérence en mettant en phase ses actes avec ce qu’on dit et ce qu’on pense ?
Nous vivons un temps qui dénonce les incohérences des personnes publiques… alors, soyons honnêtes et faisons de même pour soi.
Cependant, parfois elles sont évidentes à détecter, d’autres fois elles viennent se glisser dans des endroits discrets sans faire de vagues et pourtant… Voici quelques exemples, où on peut se poser la question : suis-je cohérent ?
- « Je hais la haine » (phrase lue quelque part » …) Cela ne revient-il pas à adopter le même comportement que celui qu’on veut dénoncer, le sentiment de la vérité étant sûr d’être détenu ?
- Une entreprise dont l’activité est le bien-être et qui ne respecte-écoute pas ses salariés.
- Un manager qui demande de l’autonomie à son équipe mais qui veut absolument que tout passe par lui.
- Une personne qui écrit un livre sur le respect ou l’écoute et qui malmène son assistant.
- Dire à un(e)autre : « tu peux tout me dire », et réagir outré(e) à ce qui vient d’être confié.
- Une conférence où chacun revendique-approuve-souligne l’importance du respect dans le relationnel professionnel, l’écoute, B A BA du relationnel… et où certains n’adressent même pas un regard ou un mot (genre merci !) aux personnes qui leur apportent le micro.
- La revendication d’être anti- pesticides tout en voulant acheter des pommes bien régulières, sans accrocs au niveau de la peau…
- S’inquiéter du manque de confiance en leur avenir des jeunes gens tout en vivant une vie sans prise de risques.
- Souhaiter une vie sereine et s’énerver-râler régulièrement dans une journée.
Être cohérent n’est pas chose aisée
Cela demande une extrême vigilance et une profonde mise en lumière-présence à soi, pour détecter, « pourchasser tout ce qui sonne faux », tout ce qui démontre une différence entre ce qui est annoncé et les faits.
Cela va demander de lâcher prise avec le contrôle dicté par le formatage, d’accepter que des moyens différents puissent être tout aussi efficaces sans se sentir remis(e) en question (culpabilité), de faire confiance, de poser des actes qui s’accordent. Ils sont la manifestation de notre intérieur.
Les actes non cohérents ouvrent la porte aux messages à double sens qui n’aboutissent nulle part : on ne peut vouloir une chose et son contraire.
Quel message fait-on passer lorsqu’on contribue à l’élaboration de lois que l’on ne respecte pas soi-même ?
Quel message fait-on passer lorsqu’on utilise la peur pour « sécuriser » l’autre, le jugement dans l’écoute, la violence pour obtenir plus de respect ?
N’oublions pas que la communication non verbale compte à 90 % !
Alors une question se pose : quel message souhaitons-nous lancer au monde ? Et, par effet secondaire, quels actes poser pour que le monde se matérialise en conscience à l’image de nos idéaux…
Et si l’on cessait les petits arrangements avec nous-mêmes, tout à fait justifiés selon notre point de vue, et totalement inacceptables en jugeant le comportement d’un autre : faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Vivre en cohérence, ça commence par quoi ? Par être un détective qui va suivre la moindre piste d’incohérence et décider de poser des actes immédiatement… comme, par exemple, mettre en pratique le conseil qu’on vient de donner à un ami ; par cesser d’attendre que l’autre soit cohérent avant de le devenir soi-même ; et, surtout, par ne pas s’en vouloir de se trouver plus d’une fois incohérent dans ce cheminement, en prenant conscience que cette posture intérieure n’est pas si évidente à tenir…
Les pistes d’évolution ne manquent pas. Que trouve-t-on derrière ? La sérénité là où, auparavant, les batailles intérieures provoquées par les directions opposées, faisaient rage. Un sentiment de justesse inestimable et la confiance qui l’accompagne inévitablement.
Bref, le bien-être ou l’être qui est bien…