Dans un monde en profonde mutation, le choix n’est pas le changement, mais comment nous souhaitons évoluer.
Il était une fois, dans un royaume où les saisons changeaient plus vite que les feuilles ne tombent, deux sœurs inséparables mais qui ne s’entendaient pas toujours… ni ne s’attendaient d’ailleurs !
Exploratrice
L’une, la force Exploratrice, avait des ailes légères et un regard tourné vers l’horizon : elle aimait partir à la découverte, suivre les vents et tester l’inconnu.
Elle courait devant, les cheveux au vent, traçant des chemins là où personne n’avait encore osé poser le pied.
Et si on essayait par ici ? disait-elle en désignant des montagnes lointaines ou des forêts mystérieuses.
Elle était la flamme qui éclairait l’inconnu. Elle ne connaissait pas la peur, quitte à en souffrir parfois quand sa témérité la mettait en danger.
Conservatrice
L’autre, la force Conservatrice, avait des racines profondes et une voix calme : elle protégeait, mesurait les risques et ralentissait les pas pour que personne ne tombe.
Elle marchait d’un pas mesuré, les pieds bien ancrés dans la terre.
Attends, regardons d’abord où nous posons nos pieds, murmurait-elle en anticipant les dangers et en vérifiant les ponts avant de les traverser.
Elle était le roc sur lequel chacun.e pouvait s’appuyer quand le vent soufflait trop fort. Elle se méfiait de l’inconnu quitte à souffrir parfois quand ses choix de vie l’étouffaient.
Désaccords
Au début, Exploratrice s’élançait en avant, impatiente, tandis que Conservatrice refusait d’avancer pour garantir la sécurité. Cela créait des conflits.
Du temps et de l’énergie se perdaient dans leurs luttes ! Mais voyez-vous, quoi qu’elles fassent, elles étaient liées l’une à l’autre.
Un jour, fatiguées des tempêtes et des secousses, elles se demandèrent : Comment faire pour avancer sans se perdre, sans tout briser en chemin ? Sans en arriver à nous perdre de vue, à rompre nos liens ?
L’entente
Les deux sœurs se regardèrent et sourirent. Elles savaient, depuis toujours, qu’elles avaient besoin l’une de l’autre. Mais elles étaient souvent assez maladroites dans leur façon de se l’avouer.
Exploratrice comprit que ses élans, aussi beaux fussent-ils, devaient parfois ralentir pour ne pas laisser Conservatrice trop loin derrière.
Conservatrice admit que ses précautions, aussi sages fussent-elles, devaient parfois s’assouplir pour ne pas étouffer les rêves de sa sœur.
Alors, petit à petit, elles apprirent à s’écouter. Le chemin vers l’entente ne fût pas de tout repos ! Mais l’envie de s’allier était plus forte que leurs batailles dont ni l’une ni l’autre ne voulaient plus. Peine et chagrins jalonnaient bien trop souvent ce chemin…
Mues dans un élan commun, elles s’appuyèrent alors sur le seul point d’entente qu’elles purent trouver : Exploratrice et Conservatrice voulaient traverser le monde du changement. Oui mais comment ?
Respect
Exploratrice accepta de ralentir ses pas pour comprendre le chemin. Conservatrice accepta d’avancer un peu plus vite, confiante que ses racines lui apporteraient force et soutien.
Alors, un miracle se produisit : plus Exploratrice s’élançait avec prudence, plus ses découvertes devenaient des repères solides. Et plus Conservatrice acceptait d’avancer d’un pas plus vif, plus elle offrait à sa sœur une base sûre d’où sauter vers l’inconnu.
Avec le temps, l’exploration fit naître de nouvelles habitudes : ce qui avait été téméraire devint un héritage sûr, et la prudence se transforma en appui fidèle. Car les deux sœurs avaient compris que ce qui était aujourd’hui une folie audacieuse, deviendrait demain une tradition, une nouvelle façon de faire, une sagesse.
Quand chacune respecta l’autre et ajusta sa cadence, le chemin devient joyeux !
Danses
Elles avancèrent, non pas en ligne droite, mais en une danse harmonieuse : deux pas en avant pour Exploratrice, une pause pour Conservatrice, un ajustement ici, un encouragement là. Peu importait la vitesse, car elles allaient dans la même direction.
Et quand quelqu’un s’étonnait de cette harmonie, elles répondaient simplement : le changement n’est pas une course, ni une résistance. C’est une valse à deux temps : l’un pour oser, l’autre pour tenir. Et quand les deux s’écoutent… tout devient possible.
Un dernier mot
Si nous voulons mettre en place des changements dans nos vies dans la douceur, nos forces intérieures exploratrices et conservatrices doivent se vivre en synergie, en complémentarité : elles ne remplissent pas les mêmes rôles, n’ont pas les mêmes dynamiques, n’avancent pas à la même vitesse mais sont toutes deux essentielles pour le mouvement et le changement.
Que ce conte nous rappelle que nos contradictions peuvent devenir nos plus belles alliances !
