Imagerie intérieure
Le problème avec les pensées et/ou certaines notions comme le temps, c’est qu’elles paraissent virtuelles. On ne peut pas les saisir physiquement pour les observer sous tous les angles et voir d’où vient le problème. Aussi, il est difficile d’en mesurer l’impact.
Il est aisé de constater une erreur de posture pendant une séance de sport par exemple, la blessure ou la douleur physique sera un bon indicateur. Il est facile de voir si un meuble est mal monté : il penche ou ne tient pas debout. Quand l’intérieur bloque, c’est difficile de voir où le bât blesse, il se vit : des ressentis diffus et confus (si l’on n’a pas pris l’habitude de les écouter pour affiner sa communication avec soi) apparaissent, mais l’on attend souvent d’être dans le mur pour comprendre que quelque chose n’est pas en phase avec « qui on est » et qu’il est temps de changer-bouger quelque chose.
J’ai trouvé intéressant la pédagogie de cet archéologue, qui, voulant aider à une prise de conscience de ce que 30 millions d’années signifiaient, a suggéré à son auditoire de les transformer en 30 millions d’euros. Immédiatement, ce temps a pris une « réalité » plus compréhensible…
Pour mieux prendre la mesure des choses ou visualiser l’impact de vos pensées ou voir les processus, voici quelques « images-métaphores » pour visualiser comment cela « se pense » en chacun de nous.
Négativité-culpabilité
Remplissez une bouteille d’eau. Imaginons que cette eau soit votre réservoir d’énergie pour la journée. Prenez une posture d’observateur en étant vigilant(e) avec vos paroles intérieures. Chaque fois qu’une pensée ou une phrase telle que « c’est de ma faute… je suis nul(le)… je ne suis pas capable… c’était mieux avant etc. » ou que vous vous plaignez (des autres ou de la société etc.), ou que vous vous sous-estimez lors d’une comparaison, videz l’eau à la hauteur du temps accordé à ce « psychodrame ». En fin de journée, constatez ce qui vous reste : c’est l’énergie qui vous reste en stock pour vous mobiliser pour autre chose, comme à un projet qui vous tient à cœur par exemple. S’il en reste peu ou pas du tout, ne vous étonnez pas de votre fatigue ni de votre incapacité ou de vos difficultés à bouger les choses… Toute votre énergie s’est é-puisée dans le puits sans fond de votre mental.
Vous pouvez aussi fabriquer un fouet et le confier à une personne objective. Elle vous le tendra chaque fois que vous commencerez à vous « flageller » intérieurement… parce que ce genre de pensées est aussi violente qu’un coup de fouet. Qui aurait envie de se fouetter à longueur de journée… à part (peut-être) les sados-masos 😉 ?
Le temps
En coaching, la roue du temps est un outil intéressant et très révélateur. Mais, parfois, la perception du temps est tellement erronée et loin d’une réalité factuelle, qu’il peut s’avérer insuffisant pour un état des lieux intérieur clair (par contre, il est alors un miroir très révélateur du flou).
Trouvez 24 cailloux moyens (ils symboliseront les heures) et 48 plus petits (pour les tranches d’une demi-heure si nécessaire). Répartissez-les dans plusieurs petits tas : déplacements, travail, famille, personnel, vie sociale, repos, sommeil, autre… en fonction du temps accordé à chaque section. Est-ce que l’équilibre entre les différentes zones vous convient ? Si non, bougez les petits cailloux, tout en sachant que pour remplir une zone, vous devez les enlever d’une autre. Le temps ne se multiplie pas ! On doit faire des choix… Mais ne cherchez pas l’équilibre parfait en nombre égal de petits cailloux… L’équilibre parfait est celui qui vous convient et vous rend heureux.
Causes ou conséquences ?
Imaginez : vous ouvrez un robinet d’eau puis partez faire autre chose en oubliant cet acte. Quand vous constatez l’inondation, vous épongez immédiatement avec une serpillère. Malheureusement, vous avez beau éponger, il y a toujours autant d’eau ! Et vous vous épuisez à tenter de limiter les dégâts, sans parvenir une seule fois à assécher le sol. Il sera alors temps de remonter le temps pour se souvenir et d’aller fermer le robinet…
Cette scène est aussi absurde que de vouloir changer des résultats-conséquences-symptômes. Vous aurez beau mettre des rustines un peu partout, vous vous épuiserez à boucher tous les trous qui se forment et s’élargissent au fur et à mesure. Une seule solution, revenir à la source, là où « l’aventure » a commencé : en soi.
L’intérieur fourmille de vie
Faites un court jogging, puis stoppez et observez ce qui se passe à l’intérieur de votre corps. ça pulse fort ! Pendant la course, on n’en a pas conscience : on peut sentir la difficulté, l’essoufflement, la douleur éventuelle, mais pas à quel point cela bouge. Le seul moyen est de s’arrêter et de se mettre en position d’observateur de ses ressentis…
Je vous laisse faire le parallèle !
Vie ou virtuel
Fermez les yeux, inspirez et expirez longuement : combien de temps avant que vos pensées ne passent à autre chose ? Plus ce temps est court, moins votre capacité à rester centré(e) (et non pas concentré(e)) est importante et moins vous êtes maitre(sse) de vous-même… vos pensées sont des pensées réflexes où le nouveau n’a pas sa place. Alors, on joue et rejoue sans arrêt les mêmes scènes. Un seul moyen d’en sortir, cultiver sa présence à soi…
Spectateur ou acteur ?
Après avoir joué à un jeu vidéo ou regardé un film, pendant ce temps, votre vie n’a pas changé pour autant : le temps s’est suspendu et vous reprenez le cours de votre existence ensuite. Des pensées sans actes aboutiront au même résultat…
Matérialiser et/ou poser à plat littéralement permet de prendre conscience plus facilement de ce qui se passe réellement à l’intérieur de soi. Le nombre de fois où le langage corporel dément les mots ! Dès qu’il y a prise de conscience, la vision et le choix du chemin à parcourir deviennent plus clairs…