Vivre (avec) ses émotions
Et si vous cessiez de vouloir contrôler vos émotions ??? Et si vous osiez quelque chose d’inédit : les vivre en toute simplicité, le plus naturellement possible ?
Contrôler, gérer, annihiler, cacher autant de tentatives pour les enfermer, les décider, les museler, qui fonctionnent peut-être sur le court terme… jusqu’au jour où elles vous explosent à la figure !
J’ai donc envie de vous poser la question : est-ce que ça marche ?
Avant toute chose, un petit rappel
Le mot « émotion » vient du latin e motio : mouvement qui vient de. Dans le mot même est le mouvement ! Vouloir les enfermer, les fixer, les faire rentrer dans des espaces confinés, autant d’actions qui vont à l’encontre même de l’étymologie du mot qui les définit.
2ème petit rappel… anatomique
« La commande de la voix est le nerf de l’émotion ». Le nerf crânien n° X permet de moduler les cordes vocales, il les écarte pour respirer, il les ferme pour parler. Il crée la voix(…) Il conjugue l’émotion et l’expression verbale ».*
Vous pouvez toujours croire que les émotions ne se voient pas… elles s’entendent ! Intuitivement, inconsciemment. Quand on réalise que la voix, c’est l’intérieur qui s’exprime… Il est temps de cesser de s’illusionner, d’une façon ou d’une autre, vos émotions s’échappent…
3ème petit rappel
Les émotions vous apportent des indications… sur vous-même. Elles sont une sorte d’indicatif sur la différence entre votre intérieur, réel ou imaginaire, et l’extérieur réel ou imaginaire (car tout est interprétation). Elles vous seront agréables si l’extérieur conforte votre intérieur ou désagréables si les 2 mondes se heurtent. Elles peuvent être alors une nouvelle occasion de réflexion et d’apaisement. Elles aident aussi à ancrer un vécu ou une information. Que souhaitez-vous garder ?
4ème petit rappel
Que les émotions soient créées par le cerveau ou pas (suivant les théories), elles n’y restent pas : c’est le corps qui les vit. Pourquoi alors tenter de vous raisonner ? Cessez de chercher le pourquoi et enquêtez sur le pour → quoi ? Sinon vous risquez fort de voir la même situation se répéter malgré les acteurs différents. Les visages changent et le problème perdure.
Et si vous les laissiez circuler dans le corps sans tenter quoique ce soit, tout en les observant ? Et si vous leur accordiez le droit de vivre ? Vous seriez surpris de les voir s’éteindre toutes seules, car, physiologiquement parlant, le cerveau va tout faire pour rétablir l’équilibre. Ce sont les résistances et le fait de ressasser qui les maintiennent.
« Mais elles risquent de m’emporter !!! »
Évidemment, plus vous les retenez, plus elles sont fortes en sensations le jour où elles sortent sous la pression intérieure. Plus vous leur accordez toute votre attention ne serait-ce que pour tenter de les dissimuler, plus elles prennent de l’importance. Ce à quoi on résiste persiste…
Accueillir/ accepter/ alchimiser/aimer
Plus vous vous autorisez à les vivre, moins les pics ressemblent à de multiples Everest. Surtout qu’elles sont une source d’information et vous poussent à un ailleurs intérieur ou extérieur. Par exemple à agir différemment ou à vous sortir d’un environnement devenu nocif pour vous, dans le sens où il ne vous fait plus évoluer.
Si les vivre naturellement et simplement, c’est trop tôt pour vous, vous pouvez les canaliser. Il s’agit là d’apprendre à leur laisser une place mais pas toute la place, ni trop ni pas assez, histoire d’éviter l’éparpillement qui épuise. Puis, servez-vous de ce mouvement naturel pour amorcer une nouvelle direction intentionnellement… Cet apprentissage n’est pas de l’ordre de la compréhension mentale. Seules les expériences permettent son assimilation.
Ah, et ne confondez pas émotivité et émotion, ou sensibilité et sensiblerie : tentez plutôt de réaliser à quel moment le curseur vous entraine dans l’un ou dans l’autre. Peut-être aussi faire la différence entre tout dire et exprimer ?
Il est temps de se rappeler de notre humanité. Les émotions en font partie… A nous de vivre avec, en « bonne » harmonie…
Petite phrase zen :
« Si tu vis un moment difficile et que tu te sens triste. Réjouis-toi. Ce n’est qu’un moment. Il va passer.
Si tu vis un moment heureux et que tu te sens joyeux. Réjouis-toi. Ce n’est qu’un moment. Il va passer. »
Patricia Verneret
Coach de vie, formatrice, auteure
*extrait de « L ’odyssée de la voix » de Jean Abitbol