La boite à outils
Tout bricoleur le sait, car ses expériences l’ont conduit à cette conclusion : il est important d’avoir des outils de qualité et en nombre suffisant pour construire, améliorer, redonner une seconde vie etc.
Ensuite, il est important d’avoir les connaissances de leur usage : on n’enfonce pas un clou avec une visseuse, on ne coupe pas du bois avec un couteau de cuisine.
Avec l’expérience, il a acheté d’autres outils qui ont une fonction similaire, mais pour des étapes différentes : commencer à enlever un clou profondément enfoncé avec un pied de biche et terminer à la pince. Parfois il les a construit lui-même, car il ne trouvait pas ce qu’il cherchait dans le commerce… Hé oui, quand on bricole, les problèmes rencontrés obligent à faire preuve d’imagination !
Je sens votre perplexité : mais que vient donc faire le bricolage dans un article sur le coaching !!
Le coach possède aussi une boite à outils
L’analyse systémique, la PNL, l’analyse transactionnelle, le SMART, l’écoute, le questionnement, l’écriture… La liste est longue et proportionnelle à sa formation et ses recherches personnelles.
Cependant il ne les utilise pas lui-même, il les propose à son client. En les traversant, en les vivant, en les écrivant parfois, la personne coachée va questionner, clarifier, remuer, changer de points de vue, zoomer dans les deux sens sur sa situation, sa problématique, son intérieur. La route vers l’objectif va s’éclairer, l’itinéraire et ses étapes devenir évidents.
Je sens votre question venir : à quoi bon payer un coach… Je peux très bien me procurer les outils par moi-même (vive la bibliothèque internet !) ou acheter des livres (les 5 astuces pour aller mieux) ou encore télécharger pour 3 euros 6 sous une vidéo avec un « coach », qui va me donner des exercices à faire !
Bien sûr ! La preuve, j’ai tous les outils et le matériel nécessaires et grâce aux tutos et aux forums j’ai construit ma maison sans aucune difficulté…
Mais quel outil choisir ?
Personnellement je détourne ou réinvente sans cesse les outils que je propose, en fonction du vivant de l’instant. Car oui, la compétence du coach est là aussi : le « bon » outil à l’instant T en fonction de ce qu’il voit, entend chez son client etc. Et au fur et à mesure de son utilisation, il va permettre à ce qui émerge d’exister et donc sortir de la méthodologie de l’outil.
Attention, pas « bon » dans le sens meilleur qu’un autre ; dans le sens là maintenant il semble le plus juste.
La personne accompagnée raisonne (surtout au début d’une mission) uniquement dans ce qu’elle a de multiples fois réfléchi. Elle brasse les mêmes données encore et encore… Ce qui l’a d’ailleurs conduite à faire appel à un coach. Le questionnement ou le silence en fonction du déroulement de la séance, vont faire émerger des nouvelles idées, des prises de conscience, un nouvel éclairage induit par le miroir que va être le coach.
Combien de fois en proposant un outil, ai-je entendu « je vois où vous voulez en venir » puis « je n’aurais jamais imaginé que cela me mènerait ici »… Et je vous l’avoue moi non plus ! Car le coach n’a justement pas d’idées préconçues sur son client !!! Et les apparences sont tout le temps trompeuses…
Je sens venir votre incrédulité : si un coach utilise les mêmes outils pour tous ses clients, les séances ne sont donc pas personnalisées !
Soyez rassuré(e) : un même outil, utilisé par des personnes aux vécus différents, va vivre différemment et être vécu de façon complètement personnalisée. C’est aussi ce qui fait la richesse de ce métier : jamais deux fois la même réaction, même si, en apparence seulement, chacun traverse les mêmes étapes sur une problématique similaire.
Il n’y a pas de solutions toutes faites, ni de méthodologie miracle, ni de théories qui fonctionnent à tous les coups ! Il y a le vivant de l’instant et des connaissances, le miracle de l’écoute pour un relationnel autonome, l’humain dans son humanité riche en couleurs.
Pour aller au-delà des apparences et approfondir ce qui pose problème, rien de tel qu’une présence-miroir.
Je sens en moi une évidence pointer le bout de son nez : et si le véritable outil, c’était le coach ?