La différence nous réinstalle sur les bancs de l’école de la vie

Je suis tellement heureuse !

Pour être honnête, ce sentiment est survenu à l’issue d’une période déstabilisante…

Depuis toujours je suis « différente » : je ne rentre pas dans les cases, je suis souvent en décalage de par le regard que je pose sur les gens ou les évènements. J’ai choisi des professions atypiques… Dans le sens où j’ai choisi des professions non valorisantes au regard de l’échelle sociale, sauf lorsqu’on est médiatisé !

Pompon sur le gâteau   😉  , je me suis apaisée et ne vis plus dans la souffrance… « Le travail » sur moi a été long et à la hauteur de mes résistances intérieures : la libération a commencé à partir du moment où je me suis responsabilisée, sans culpabiliser, et j’ai enfin pu cesser d’alimenter ce qui ne me convenait plus.

C’est un changement d’angle de vue qui change tout, compliqué à faire tant qu’on ne sort pas de l’infernale dualité : « c’est de ma faute » ou « c’est de ta faute ».

Évidemment, depuis que j’ai découvert cela, j’ai envie de le dire au monde entier !

Les croyances limitantes pfft au panier !

Le passé qui empêche le présent pfft, virez le !

Il faut dire qu’une fois cette prise de conscience faite, le monde autour de nous change de couleurs. Les évènements même les plus difficiles ne figent plus. On reste acteur sans être en réaction
Bref, ce changement en moi a encore posé une nouvelle différence ! Je ne fonctionne plus ou peu en réaction aux peurs et colères ambiantes.

Mais, chaque fois que je me trouvais en face de personnes que j’aime,  affligées ou en colère, je faisais quoi ? Je tentais de leur montrer qu’il existait autre chose, et par effet de contrebalancement,  en position de ne parler que du « positif », car je vois tout simplement d’autres possibles, qui ne peuvent être vus lorsque l’on vit majoritairement dans la négativité.

En faisant cela, nous étions tous en résistance face à l’autre, tout en nous comportant de façon identique : décrire un monde vu par le bout d’une seule lorgnette.

Toutes ces discussions finissaient par être tendues et vives… Chaque fois que je les vivais, une fois seule (et pendant), je voyais bien que je n’étais pas juste moi non plus, tout en voulant bien faire.

Avant mes prises de conscience, j’étais aussi dans cette colère et ces peurs, mais j’ai changé !! Je voudrais tellement qu’ils vivent cette liberté aussi…

On pourrait dire que chacun voulait convaincre l’autre : nous étions tous dans une bataille de concepts mentaux.

Et voilà que d’un coup, à force de chercher un moyen de discuter sans en arriver aux tensions, je prends conscience d’un nouvel élément par rapport à ces personnes : oui, nous sommes différents ; oui, il y a des discussions houleuses ; oui, nous voyons les choses différemment… Et nous nous aimons !!!

Vous rendez-vous compte, tous ces éléments de différence, nos maladresses mutuelles relationnelles n’entament pas l’amour que nous avons les uns pour les autres, car nous réussissons à faire la différence entre l’être en face de nous et son opinion…

Et là, 2ème prise de conscience pour moi : leur amour pour moi avec ma différence, me donne la force d’être différente en dehors de mon cercle affectif. Je suis devenue danseuse puis chanteuse puis etc. sans  « l’encouragement » de la société, ce qui a créé un parcours à contre-courant qui aurait pu entamer mes envies. Des moments de découragement (naturels) auraient pu me guider dans une vie plus conventionnelle et donc plus facile.

Sauf que des personnes m’aimaient avec ma différence. Elles m’ont donné la force de vivre ma vie telle que je l’entendais. Ma différence qui les déstabilise, ils m’ont aidé à l’assumer en m’aimant malgré elle et les incompréhensions qu’elle génère…

D’un coup, cela m’a apaisée : nous nous aimons au-delà de nos différences tout en nous faisant évoluer mutuellement.

Nous apprenons la tolérance, nous apprenons l’amour au-delà des conditionnements mentaux, nous apprenons l’amour sans conditions… Et nous l’apprenons parce que nous vivons ce relationnel sans fuir la difficulté occasionnée, la déstabilisation. Nous ne coupons pas les ponts, nous ne nous abandonnons pas mutuellement. C’est pour cela que nous l’apprenons.

Mes prises de consciences m’ont enlevé les tensions et le mal-être par rapport à la situation. Je ne suis pas au bout du chemin ! Je sais que nous allons parvenir à ne pas être en accord sans que le ton monte.

Je vois les arguments poindre le bout de leur nez : « oui mais moi, ma famille ne m’aime pas tel(le) que je suis »… J’ai parlé de personnes qui m’aiment et que j’aime, pas de cercle familial…

Et voilà un autre argument qui fait surface : « Je ne crois pas qu’ils m’aiment… Ils ne me le disent pas ». Eh oui on peut aimer… maladroitement.

Cette « pensée du jour » m’est venue suite à un échange de mail avec une ancienne élève, partie à l’autre bout du monde pour sa vie professionnelle (comme beaucoup de personnes aujourd’hui). Son ouverture au monde, due non pas un concept mais à un vécu, l’ont transformée et son retour en France a occasionné des difficultés avec l’entourage : elle est désormais différente ! Elle me racontait donc que c’était difficile à vivre car sa façon d’être était désormais en décalage… heureusement qu’ils s’aiment !

Cela m’interroge : et si les « migrations » volontaires et involontaires, internet et ses connections internationales, accéléraient notre apprentissage à vivre bien ensemble et étaient une opportunité pour le vivre en conscience?

Pour cela, au moins 2 conditions : le voir comme une opportunité, faire la différence entre l’être et ses croyances, ses apparences.

Je ne suis pas « bisounours » en posant cette question. Je sais que c’est une possibilité que nous n’avons pas encore exploré… Dans le passé toutes les cultures, à un moment ou un autre de leur histoire, ont plutôt envahi et imposé par la guerre, plutôt que de tenter de vivre ensemble dans le respect et le partage.

Et surtout, il semblerait que le choix ne soit plus d’actualité : il est une résultante de notre évolution et de nos choix précédents. Nous sommes en formation accélérée avec la possibilité d’agir différemment que par le passé.

Notre choix présent est dans le « comment » nous allons le vivre. Et nous pouvons commencer à le vivre à chaque instant. Dès qu’il y a relation, dès qu’on est 2, il y a différence.

Je suis heureuse ! Je suis en train de grandir. J’entraine, en la pratiquant, ma bienveillance et j’explore plus largement ma capacité à aimer comme j’aimerais être aimée, c’est-à-dire sans conditions. A moi de ne pas oublier d’aimer les autres de la même façon.

Patricia Verneret
Coach de vie, formatrice, auteure

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